L'ANTICHAMBRE DE LA LUNE
C'est au contact de White en Allemagne qu'Aldrin commence à penser rallier le programme spatial lancé par la NASA. A la même époque, le 9 avril 1959, la presse et le monde entier sont conviés à la présentation des sept astronautes du programme Mercury qui va durer de 1959 à 1963. On y découvre notamment Alan Shepard, le déjà nommé Virgil « Gus » Grissom, John Glenn ou Gordon Cooper. Un autre homme fait partie du groupe des Sept, c'est Donald « Deke » Slayton (1924-1993) : cloué au sol pour des raisons de santé, il deviendra responsable des astronautes pour les programmes Gemini et Apollo et , à ce titre , jouera un rôle essentiel dans la destinée de Buzz Aldrin.
Le 25 mai 1961, lorsque le président John F. Kennedy prononce son second discours sur l'Etat de l'Union qui donne le coup d'envoi à la conquête de la Lune, Aldrin Jr perfectionne ses connaissances dans le domaine spatial. Etudiant au MIT (Massachussetts Institute of Technology) il prépare une thèse de doctorat intitulée « Guidance for Manned Orbital Rendez-vous » (Guide pour les rendez-vous orbitaux habités). Or ce sujet, qu'il soutient en 1963, va retenir l'attention des scientifiques de la NASA. Les idées d'Aldrin y font leur chemin et sa contribution est officiellement reconnue dans un mémorandum rédigé par Chris Kraft , ingénieur né en 1924, directeur des six vols du programme Mercury et cité dans le livre Premiers sur la Lune écrit au lendemain de la mission Apollo 11.
Daté du 4 avril 1966, ce mémorandum suit de quatre mois le premier rendez-vous en orbite réalisé en décembre 1965 entre les équipages des vaisseaux Gemini 6 et Gemini 7, et de trois semaines le premier arrimage réussi en mars 1966 par Neil Armstrong et David Scott entre leur vaisseau Gemini 8 et la fusée sans pilote Agena. Voici ce que Kraft y écrit : « Il serait difficile de trouver une personne ayant apporté une contribution plus importante que le major Aldrin dans les domaines des activités de l'équipage et de la définition des conditions auxquelles doivent répondre les systèmes de navigation. (...) Dans les premiers stades du planning des missions de rendez-vous du programme Gemini, le major Aldrin a, presque seul, conçu et fait accepter certains concepts fondamentaux qui furent incorporés au programme, et sans lesquels la probabilité d'un succès de la mission eût été indubitablement et considérablement réduite. »(...) etc.
Quelques années avant de recevoir ce satisfecit, Aldrin pose sa candidature à la NASA, et en octobre 1963, il est retenu par Deke Slayton avec treize autres de ses congénères pour faire partie du troisième groupe des astronautes. Michæl Collins (lui aussi né en 1930, futur pilote du module de commande d'Apollo 11) fait également partie de cette nouvelle classe. Quant à Neil Armstrong (futur commandant de la même mission), il a déjà été recruté dans le deuxième groupe avec des hommes comme le déjà cité Ed White, Frank Borman, Charles « Pete » Conrad ou James Lovell.
A l'époque où Aldrin devient officiellement astronaute en 1963, le programme Mercury est en train de s'achever et l'on prépare déjà la seconde étape dans la course que l'Amérique a engagé pour arriver sur la Lune avant les Russes. Intitulé « Gemini », ce nouveau programme (douze missions dont dix habitées) qui va durer de 1963 à 1966, est prévu pour emporter deux hommes dans un même vaisseau, et doit permettre de préparer les rendez-vous spatiaux en orbite. Or à cette époque, Aldrin, seul astronaute dont le nom est suivi du titre de Ph.D (docteur), se fait taquiner par ses collègues du centre spatial de Houston qui l'affublent du sobriquet de « Dr Rendezvous ». Car Buzz donne volontiers à qui veut l'écouter un cours sur les questions de mécanique orbitale ; et aucun ne peut le supplanter sur ce terrain-là. Revers de la médaille, cela lui donne aussi le sentiment d'être un marginal dans le corps des astronautes, dominé par des pilotes d'essais comme Armstrong, marines ou as de l'aéronavale comme Alan Shepard. Certains d'entre eux poussent même la raillerie en déclarant qu'il n'est pas nécessaire d'être un théoricien pour savoir voler. Mais bientôt le « Docteur Buzz » va faire ses preuves.
Edwin Aldrin Jr, astronaute, pilote du module lunaire de la mission Apollo 11
RECORD DE LA MARCHE DANS L'ESPACE
C'est au cours de la mission Gemini 12 (entre le 11 et le 15 novembre 1966) qu'Aldrin va prendre son baptême de l'espace en étant le cinquième américain à faire une sortie extra-véhiculaire (EVA), une mission ô combien périlleuse qui sera aussi la plus longue de toutes (cinq heures). À l'exception de White qui n'a fait qu'une courte promenade lors de la mission Gemini 4 en juin 1965, tous les autres astronautes qui ont précédé Aldrin dans le vide spatial (Cernan, Collins et Gordon respectivement sur Gemini 9, 10 et 11) ont d'énormes difficultés à se déplacer en apesanteur hors de la cabine ; ce principalement à cause de mauvaises prises pour les pieds et pour les mains le long de la paroi externe de la coque du vaisseau. En juin 1966, Gene Cernan va s'épuiser pendant près d'une heure à franchir la distance de cinq mètres dans le vide. Ruisselant de sueur et la visière de son casque complètement embuée, il va mettre sa vie en danger, risquant de faire échouer complètement la mission Gemini 9.
Nourri de l'expérience négative de ses prédécesseurs livrés aux démons du vide spatial, Aldrin emporte plusieurs dispositifs spéciaux tels que des cordons pour poignets, des sabots et des prises portables qu'il peut appliquer sur les parois du vaisseau, afin de maîtriser au mieux les mouvements de son corps. Grâce à cet appareillage et au chronométrage précis des tâches à accomplir, Aldrin va exécuter trois sorties EVA avec aisance tout en réduisant au maximum ses efforts physiques, contribuant en beauté au succès de la dernière des missions Gemini.
Mais le programme Apollo qui leur succède va offrir à Aldrin une occasion encore plus spectaculaire de se distinguer. Après ce bel exploit, il reste à Aldrin moins de trois ans pour connaître, comme il le raconte lui-même « ce qui va influencer tout le reste de mon existence ».
Après l'incendie au sol qui va coûter la vie à l'équipage d'Apollo 1 pendant une opération d'entraînement le 27 janvier 1967, il faut plus d'un an avant que les missions habitées ne reprennent. La mise en orbite et le retour sur terre réussi d'Apollo 7 (avec trois hommes à son bord) en octobre 1968 marque le vrai début de la dernière ligne droite qui attend techniciens et astronautes de la NASA : un peu plus de neuf mois les séparent encore de l'astre tant convoité. Car le succès d'Apollo 8 en décembre 1968, premier vaisseau à être passé derrière la Lune, redonne confiance aux responsables de la NASA qui décident d'accélérer le mouvement. En janvier 1969, Deke Slayton convoque les trois hommes désignés pour constituer l'équipage d'Apollo 11 : si les missions 9 et 10 réussissent, c'est à Armstrong (commandant de la mission) et à Aldrin (pilote du module lunaire) que revient la charge d'aller poser le LM sur la Lune et de revenir sur Terre avec Collins (pilote du module de commande). Déjà doublures de l'équipage d'Apollo 8 (Borman, Lovell et Anders), Armstrong, Aldrin et Collins travaillent déjà ensemble depuis de longs mois : enfermés dans des simulateurs, ils passent quelquefois de 10 à 14 heures par jour à répéter des centaines de manoeuvres.
Armstrong, Collins et Aldrin : photo officielle de l'équipage d'Apollo 11
QUI SERA LE PREMIER ?
On a longtemps glosé sur les raisons qui ont conduit les huiles de la NASA (ou plus haut encore) à choisir un homme plutôt qu'un autre pour une mission d'une telle valeur symbolique. En réalité, c'est le hasard qui a réuni Armstrong, Aldrin et Collins et il semble que le choix de ces astronautes ait été approuvé, comme ils s'en expliquent eux-mêmes dans leur livre Premiers sur la Lune, « de la façon la plus routinière ». Il aurait en fait suffi qu'une des missions précédant celle d'Apollo 11 échoue pour que la tâche d'aller se poser sur la Lune soit confiée l'équipage suivant.
Les critères de sélection de Slayton étaient les mêmes pour tous les équipages comme il le raconte dans son livre Ils voulaient la Lune : « des hommes qui s'entendent bien, aux compétences complémentaires et capables de former une équipe soudée ». Des qualités, il en fallait : Armstrong, un pilote hors pair qui avait réussi à redresser son vaisseau d'une rotation folle qui aurait pu être fatale à l'équipage de Gemini 8 en mars 1966 ; et Aldrin, un spécialiste de la navigation céleste qui s'était de surcroît montré d'une grande habileté pour résoudre les problèmes de marche dans l'espace pendant la mission Gemini 12. D'une personnalité plus discrète, Collins, admiratif de ses deux compagnons, était également un excellent pilote et avait lui aussi une expérience de sortie EVA, sur Gemini 10 (18 au 21 juillet 1966).
Restait à savoir qui allait être le premier sur la Lune tandis que Collins resterait en orbite au-dessus de leurs têtes : le commandant Armstrong ou bien le pilote du module lunaire Aldrin ? « La notion fort répandue selon laquelle Armstrong fut choisi pour commander la mission d'alunissage parce qu'il était un civil (Armstrong était pilote d'essai et Aldrin, pilote de l'US Air Force, NDLR) est totalement dénuée de fondement » diront les astronautes dans leur livre Premiers sur la Lune publié un an plus tard. Une théorie qui a pourtant la vie dure, puisqu'elle continue quarante ans après d'être ressassée par les médias. Théorie ou légende ?
Si on avait dû respecter le même protocole que lors des missions Gemini, pendant lesquelles le commandant devait rester à bord pour piloter le vaisseau tandis que le co-pilote exécutait les EVA, alors Aldrin - d'ailleurs déjà familier du vide spatial - aurait dû logiquement sortir le premier ; ce d'autant qu'Armstrong n'était pas un fanatique des exercices physiques. D'un autre côté, une fois le LM posé (par Armstrong) sur le sol ferme de la Lune, il serait comme un bateau à quai et n'exigerait plus aucune manoeuvre particulière jusqu'au décollage. En outre, compte tenu de l'encombrement des combinaisons pressurisées (avec le casque et l'élément dorsal de survie) que les deux astronautes devaient porter dans la cabine de l'Eagle, espace relativement exigu, l'avantage serait à celui qui se trouve le plus près du haillon de sortie, en l'occurrence Armstrong.
Haillon ou pas, c'est finalement Slayton qui leur va annoncer la décision approuvée en haut lieu, comme le raconte Andrew Chaikin dans son livre A Man on the Moon : « Armstrong, en tant que commandant de la mission Apollo 11 et astronaute vétéran (membre du deuxième groupe), devrait être le premier homme à poser le pied sur la Lune » . Cette décision aura plus tard des conséquences psychologiques sur Aldrin : dans son autobiographie Return to Earth, l'astronaute d'Apollo 11 raconte comment son intransigeant de père Aldrin Senior n'avait pas admis qu'il ne fût pas choisi lui, son fils, pour être le premier sur la Lune.
ALDRIN VERS SA QUETE DE L'ESPACE
Le 20 juillet 1969, Aldrin et Armstrong, en approche du sol lunaire dans leur LM, vont connaître les péripéties depuis maintes fois racontées : panne d'ordinateur, recherche manuelle du site d'alunissage à quatre miles du lieu prévu, et finalement pose en douceur d'Eagle par Armstrong sur le sol lunaire à 20 h 17, avec un réservoir de propergol presque vide. Une fois s'être assurés de la stabilité de l'appareil sur le sol, les deux premiers hommes sur la Lune ont environ une heure quarante pour se préparer à enfiler leurs tenues extra-véhiculaires. Il n'est pas question de trop s'attarder pour cette première mission.
C'est alors qu'Aldrin va faire, en présence d'Armstrong, quelque chose lui tient particulièrement à coeur. De sa trousse personnelle, il sort une fiole de vin, un minuscule calice et lit un passage de la Bible souvent cité par l'église presbytérienne dont Aldrin est resté un fidèle : « Je suis la vigne et tu es la branche... ». Après avoir demandé le silence radio, Aldrin va communier sur la Lune. « J'espérais, racontera-t-il par la suite, que les hommes n'oublieraient pas de sitôt ce qui avait été fait, et que, au-delà des détails secondaires et de la réussite technique, ils y découvriraient une signification plus profonde : un défi, une quête, le besoin qu'a l'homme d'accomplir de telles actions » (cité dans le livre Premiers sur la Lune).
Le hayon de Eagle est enfin ouvert et à 21 h 56, Neil Armstrong descend le dernier échelon du LM, foule la poussière du sol lunaire et prononce sa petite phrase. Il reste 19 minutes à Aldrin pour le rejoindre. En attendant, il surveille dans son scaphandre l'évolution de son compagnon depuis la fenêtre du LM.
Après le succès d'Apollo 11, Aldrin et ses compagnons vont bien sûr connaître les honneurs d'un si bel exploit, jamais accompli par aucun homme, et dont les médias de l'époque, notamment la télévision, ont largement rendu compte. Mais en décembre 1972, la mission Apollo 17 viendra fermer le chapitre des expéditions lunaires, jamais réouvert depuis.
Car aux yeux des décideurs de l'époque, le programme a coûté très cher et ne présente qu'un intérêt relatif sur le plan scientifique et nul sur le plan économique. Sur le plan politique, les Américains ont su montrer au monde, et surtout aux Soviétiques, leur suprématie dans ce domaine, et c'était là le principal. La Guerre Froide est terminée, la conquête spatiale s'est concentrée sur la banlieue proche de la Terre avec les missions de la navette spatiale et la construction des stations orbitales Mir, puis Internationale.
Douze hommes auront marché sur la Lune (voir encadré), pas un de plus. Trois de ces héros sont déjà décédés : Irwin, Shepard et « Pete » Conrad, mort d'un accident de moto le 8 juillet 1999, il y a exactement dix ans. Mais pour le deuxième d'entre eux, le Colonel Buzz Aldrin, ce chapitre reste encore entrouvert : il n'a pas oublié son voeu prononcé là-haut à 380 000 kilomètres de notre planète. Quarante ans après, il relève toujours le défi et poursuit encore sa quête, celle d'un rêve inachevé.
Jean SEGURA
Buzz Aldrin et Jean Segura à Santa Monica le 5 juin 2005
NOTES
Alan Shepard : 1923-1998, astronaute du groupe 1 de la Nasa, premier Américain dans l’espace le 5 mai 1961 lors du vol suborbital de la capsule Mercury Freedom 7, puis commandant de la troisième mission habitée Apollo 14 sur la Lune en janvier février 1971. Co-auteur en 1994 de Moonshot (Ils voulaient la Lune, ed J'ai lu, 1997) avec Deke Slayton, lui aussi astronaute du groupe 1. Incarné par Scott Glenn dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.
Virgil « Gus » Grissom : 1926-1967, astronaute du groupe 1 de la Nasa, second vol suborbital Mercury Liberty Bell 7 le 21 juillet 1961, première mission habitée Gemini Molly Brown le 23 mars 1965. Le 27 janvier 1967, il meurt brûlé lors d’un essai au sol d'Apollo 1 aux côtés de ses co-équipiers Edward White et Roger Chaffee. Incarné par Fred Ward dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.
John Glenn : né en 1921, astronaute du groupe 1 de la Nasa, premier américain en orbite terrestre le 20 février 1962 lors de la troisième mission habitée Mercury Friendship 7. Devenu sénateur républicain, il fera partie, à 77 ans, de l’équipage de la navette Discovery le 29 octobre 1998. Incarné par Ed Harris dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.
Gordon Cooper : 1927-2004, astronaute du groupe 1 de la Nasa, sixième et dernière mission orbitale Mercury Faith 7 le 15 mai 1963, et troisième mission habitée Gemini 5 du 21 au 29 août 1965.Incarné par Dennis Quaid dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.
Neil Armstrong : né en 1930 (comme Aldrin), astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 8 du 16 au 17 mars 1966 et commandant de la première mission habitée sur la Lune Apollo 11 du 16 au 24 juillet 1969.
David Scott : né en 1932, astronaute du groupe 3 de la Nasa (comme Aldrin), mission Gemini 8 du 16 au 17 mars 1966, troisième mission habitée Apollo 9 du 3 au 13 mars 1969 et commandant de la quatrième mission habitée sur la Lune Apollo 15 du 26 juillet au 7 août 1971.
Frank Borman : né en 1928, astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 7 du 4 au 18 décembre 1965, lors du rendez-vous spatial avec Gemini 6, et commandant de la deuxième mission habitée Apollo 8, premier vaisseau à faire le tour de la Lune avant de revenir sur Terre, du 21 au 27 décembre 1968.
Charles « Pete » Conrad (1930-1999), astronaute du groupe 2 de la Nasa, deuxième mission habitée Gemini 5 du 21 au 29 août 1965, mission Gemini 10 du 12 au 15 septembre 1966, commandant de la deuxième mission habitée sur la Lune Apollo 12 du 16 au 24 juillet 1969, commandant de Skylab 1 (officiellement Skylab 2) du 25 mai au 22 juin 1973.
James Lovell : né en 1928, astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 7 du 4 au 18 décembre 1965, lors du rendez-vous spatial avec Gemini 6, dernière mission habitée Gemini 12, du 11 au 15 novembre 1966 (avec Aldrin), deuxième mission habitée Apollo 8, premier vaisseau à faire le tour de la Lune avant de revenir sur Terre, du 21 au 27 décembre 1968, et commandant de la mission lunaire manquée d’Apollo 13 du 11 au 17 avril 1970. Co-auteur de Apollo 13 avec Jeffrey Kluger (Robbert Laffont, 1995). Lovell est incarné par Tom Hanks dans le film Apollo 13 de Ron Howard en 1995.
Ils voulaient la Lune - Alan Shepard et Donald Slayton. Ed J'ai lu, 1997, Paris.
A Man on the Moon - Andrew Chaikin, 1998, Penguin Books, New York, Paris.
Une version plus courte de cet article a été publiée dans France-Soir du Mercredi 21 juillet 1999.