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Buzz Aldrin the Moonwalker

Edwin Aldrin dans les années 1950

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Insigne de la mission Gemini 12

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Eclaté de la capsule Gemini pouvant embarquer deux astronautes

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin s'entrainant dans une piscine aux sorties extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) avant le lancement de Gemini 12

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin et Jim Lovell, accueillis sur un porte-avions de l'US Navy, juste après l'amerissage de la capusle Gemini 12

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

La technique des rendez-vous orbitaux, développée par le PhD du MIT Buzz Aldrin, et ici appliquée à la mission Gemini 7 Gemini 6

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Survol de l'Egypte et de la Mer Rouge par Gemini 12

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin et Jim Lovell posant dans leur capsule Gemini - Photo officielle de la mission Gemini 12

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin s'entrainant dans un avion à gravité zéro aux sorties extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) avant le lancement de Gemini 12

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Equipage de Gemini 12 dans la salle blanche au moment de l'embarquement

 

Fusée Titan au décollage pour la mise en orbite la capsule Gemini 12

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Capsule Gemini 12 en orbite autour de la terre

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin lors d'une sortie extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) pendant la mission Gemini 12 en nombre 1966. Vaisseau et astronaute en apesanteur tournent autour de la terre à 28 000 km/h

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin lors d'une sortie extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) pendant la mission Gemini 12 en novembre 1966.

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin lors d'une sortie extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) pendant la mission Gemini 12 en novembre 1966.

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin lors d'une sortie extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) pendant la mission Gemini 12


 

 

 

First on the Moon - A voyage with Neil Armstrong Michael Collins - Edwin E. Aldrin Jr - With Gene Farmer & Dora Jane Hamblin, Epilogue : Arthur Clarke. Ed. Michael Joseph, London, 1970

 

 

 

Premiers sur la Lune avec Neil Armstrong Michael Collins - Edwin E. Aldrin Jr - Collectif, Epilogue : Arthur Clarke. Ed. Robert Laffont, Paris, 1970

 

Magnificient Desolation - The Long Road Home from the Moon - Buzz Aldrin & Ken Abraham -Ed Harmony - 2009

&

Version Audio Patrick Egan (reader) - Audiobook, CD Audio - Random House Audio ,NY,2009.

 

 

Reaching the Moon - Buzz Aldrin - Illustratrions Wendell Minor. Harper Collins, 2005

Buzz Aldrin the Moonwalker

 

 

 

 

Look at the Stars - Buzz Aldrin Illustratrions Wendell Minor. Putnam Juvenile, 2009

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Buzz Aldrin dans les années 2000

Edwin "Buzz" ALDRIN
Histoire d'un Moonwalker

par Jean Segura

Buzz Aldrin the Moonwalker 

Edwin "Buzz" Aldrin, le 20 juillet 1969

© NASA

 

Samedi 18 juillet 2009

L'aventure fascine encore : il y a quarante ans, deux hommes ont foulé le sol inviolé de la Lune : Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Si le premier, lassé des honneurs, coule une discrète retraite dans son ranch de l'Ohio, le second parcours encore la Terre pour faire revivre cet instant unique dans l'histoire de l'humanité. Portrait d'un homme qui a décroché la Lune.

Mer de la Tranquillité, 20 juillet 1969 à 21h56, heure de Houston (21 juillet, 3h56 à Paris): « C'est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité ». Au moment où Neil Armstrong prononce ces mots, à trois mètres au-dessus de lui, un autre homme attend calmement, occupé à surveiller son compagnon depuis la cabine d'Eagle, module lunaire (LM) de la mission Apollo 11. Cette attente ne dure que 19 minutes.

Buzz Aldrin the Moonwalker

20 juillet 1969 : L'Eagle a aluni sur la Mer de Tranquillité et Neil Armstrong foule le sol lunaire depuis déjà 19 minutes. Buzz Aldrin s'apprête à le rejoindre.

 

Et pourtant, ce sont ces 19 petites minutes qui sépareront à jamais Edwin « Buzz » Aldrin d'une gloire plus grande encore que celle qu'il a vécue : « n'être que le deuxième homme à avoir posé le pied sur la Lune ! ». Ce sentiment de gloire en demi-teinte, Aldrin doit l'éprouver à chaque fois qu'il regarde la fameuse photo de « l'homme sur la Lune ». Tenu par l'urgence des tâches à accomplir pendant cette extraordinaire mission, Armstrong garde sur lui l' Hasselblad chargé d'une pellicule 70 mm, et c'est pourquoi on ne verra qu'Aldrin fouler le sol lunaire face à l'objectif. Il est vrai que revêtus du même scaphandre blanc avec le visage dissimulé derrière une visière, les deux hommes semblent des jumeaux. Sur la visière protectrice recouverte d'une mince couche d'or du casque d'Aldrin, seule le reflet de la silhouette déformée du commandant de bord d'Apollo 11 se devine. Alors sur cette image, symbolique avant tout, que l'on y reconnaisse l'un ou l'autre, quelle importance ? Un détail qui a n'a pas dû laisser Armstrong indifférent depuis. Avoir été le premier homme sur la Lune, oui ! Mais sans en avoir conservé une preuve visuelle aussi éclatante que cette image (celle de Buzz Aldrin) que le monde entier va découvrir à la une des magazines en juillet 1969 ; et qui, depuis quarante ans, continue de faire le tour de la Terre, reproduite à des millions d'exemplaires dans les livres, cartes postales, affiches, promotions publicitaires, etc. Et pourtant, cette image n'y fera rien, car c'est le nom d'Armstrong qui restera dans les mémoires comme celui d'un Christophe Colomb du XXe siècle.

Est-ce de cette frustration - de ne pas avoir été le premier homme sur la Lune - qu'Aldrin a puisé l'infatigable énergie qui l'anime encore à 79 ans pour promouvoir partout où il va les voyages spatiaux habités ? Passion qui l'a poussé à écrire plusieurs livres dont une autobiographie, Return to Earth, en 1973 et Men From Earth en 1989, qui parle de son extraordinaire odyssée et du rôle que l'Amérique doit encore jouer dans la conquête spatiale. En 1996, il publie un roman de science fiction, Encounter With Tiber,, écrit avec John Barnes dans lequel il « envoie » des colons à la rencontre d'habitants d'une autre planète ? Manière de s'évader une fois de plus de la terre. Avec le même John Barnes, il poursuit avec The Return en 2000. Il s'adresse aussi aux enfants avec deux livres illustrés par Wendell Minor : Reaching the Moon en 2005 et Look at the Stars en 2009. Enfin il vient de publier en juin 2009 un dernier livre de mémoires : Magnificient Desolation - The Long Road Home from the Moon, avec Ken Abraham comme co-auteur.

Buzz Aldrin the Moonwalker

Edwin Aldrin Jr sur la base de Suwon en Corée devant le baraquement des opérations de vol en 1953 ... déjà l'étoffe des héros.

 

UN MILITANT DES VOLS HABITÉS

Aujourd'hui le Colonel Buzz Aldrin, 1,78 m, 75 kg, est un monsieur toujours athlétique aux cheveux blancs, le regard bleu minéral et une vague ressemblance avec Kirk Douglas, la fossette et la tignasse en moins. On a beaucoup parlé de ses six années de dépression alcoolique après qu'il eut quitté la NASA en 1971 et l'US Air Force en 1972, de son divorce avec sa première femme Joan (dont il a eu deux fils et une fille), et enfin de ses cures de désintoxication. Mais depuis 31 ans, Aldrin est redevenu un homme sain qui fait du ski et de la plongée sous marine. Son esprit est toujours aussi riche et, bien que croyant lui-même, s'il se veut un prosélyte, ce n'est pas en référence à Jésus comme ses condisciples Charles Duke, né en 1935 (Apollo 16) ou le défunt James Irwin (1930-1991, Apollo 15), mais celui de la conquête spatiale. Il vit aujourd'hui à Los Angeles avec sa deuxième femme, Loïs Driggs Cannon, qui l'accompagne dans chacun de ses voyages.

Car contrairement à Armstrong qui coule une discrète retraite dans sa ferme de l'Ohio, Aldrin se montre partout, donnant des conférences, notamment dans le cadre de la National Space Society, passant à la télévision, présidant ou invité d'honneur de maintes manifestations comme lors du Festival du Film Jules Verne à Paris ou le Salon du Bourget, tournant aussi dans des spots publicitaires, comme récemment celui de Louis Vuitton avec son vieux camarade Jim Lovell. Lorsque l'ancien astronaute d'Apollo 11 (dont le logo à l'Aigle orne encore les cartes de visite) prend la parole devant un parterre admiratif, c'est pour rappeler que l'aventure de l'homme sur la Lune doit être poursuivie... et qu'il doit continuer à explorer l'espace. Un message qu'il martèle depuis quarante ans, et qui commence à porter ses fruits puisque la NASA prévoit maintenant de renvoyer des hommes dans la Lune vers 2020. Deux sujets l'habitent plus particulièrement : le voyage sur Mars et le tourisme spatial. Il est par exemple l'inventeur du concept de Cycler, un dispositif perpétuel de navette qui passerait successivement en orbite autour de la Terre puis autour de Mars et permettrait de faire en permanence des voyages vers la planète rouge. En 1993, il reçoit un brevet pour la conception d'une station spatiale.

Plus récemment il a été à l'origine de la ShareSpace Foundation, une organisation qui veut promouvoir le concept de tourisme dans l'espace (voir ci-dessous). Alors Aldrin, « extra-terrestre » égaré ou nostalgique de « l'étoffe des héros » dont le roman éponyme de Tom Wolfe et le film de Philip Kaufman en 1983 ont fait revivre l'épopée ? Une étoffe qui flottait certainement sur le berceau d'Edwin Eugene Aldrin Junior, alias « Buzz », né le 20 janvier 1930 à Montclair (New Jersey) près de New York. Il est le fils d'un autre héros, Edwin Eugene Aldrin Senior, colonel de l'US Air Force, as des débuts de l'aviation qui avait eu comme maître l'inventeur de fusées Robert Goddard, et fréquenté des pionniers comme Orville Wright ou Charles Lindbergh, puis le général Billy Mitchell, l'un des pères spirituels de l'US Air Force dont il a été l'assistant. Sa mère, qui porte le nom prédestiné de Marion Moon, ne verra jamais son fils sur l'astre argenté et disparaît en 1968, un an avant l'aventure d'Apollo 11. Mais comment Edwin Jr est-il devenu Buzz ?

Alors qu'ils étaient enfants, Fay, la plus jeune des deux soeurs d'Edwin Jr, persiste à appeler son frère « Buzzer » (ayant du mal à prononcer « brother »), puis « Buzz », un surnom qui lui plait, et le distingue sans doute de son père Edwin Sr, puisqu'il le transformera légalement en prénom en 1979. Et le gamin Buzz va très vite gagner ses ailes. Il n'a en effet que trois ans, lorsqu'Aldrin père lui fait faire un long et premier voyage jusqu'à Miami, lui-même aux commandes d'un monomoteur Lockheed Vega. Sa voie semble alors tracée et s'engouffrant dans le sillage de son pilote de père, Buzz incorpore des années après l'Académie militaire de West Point. Il en sort troisième de sa promotion en 1951 et choisit la carrière de pilote de chasse. Pendant la guerre de Corée, il exécute 66 missions aux commandes d'un F-86 Sabrejet et s'y distingue en abattant deux Mig 15.

Puis, il poursuit sa carrière militaire en Allemagne où il fait la connaissance d'Edward White (1930-1967), futur astronaute des missions Gemini 4 et Apollo 1. White, sera, à bord de la capsule Gemini 4, du 3 au 7 juin 1965, le premier astronaute américain à accomplir une marche extra-véhiculaire dans l'espace (EVA) en orbite autour de la terre, soit 77 jours après le Russe Leonov ; les Soviétiques ayant encore de l'avance sur les Américains dans la course à la conquête spatiale (notamment après les réussites du lancement de Spoutnik le 4 octobre 1957, et la mise en orbite du premier homme dans l'espace Youri Gagarine le 12 avril 1961). White sera aussi l'une des premières victimes de cette course effrénée lorsque, le 27 janvier 1967, il meurt brûlé lors d'un essai au sol d'Apollo 1 aux côtés de ses co-équipiers Virgil "Gus" Grissom et Roger Chaffee.

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Le jeune officier Edwin Aldrin Jr, as de l'US Air Force.

 

L'ANTICHAMBRE DE LA LUNE

C'est au contact de White en Allemagne qu'Aldrin commence à penser rallier le programme spatial lancé par la NASA. A la même époque, le 9 avril 1959, la presse et le monde entier sont conviés à la présentation des sept astronautes du programme Mercury qui va durer de 1959 à 1963. On y découvre notamment Alan Shepard, le déjà nommé Virgil «  Gus » Grissom, John Glenn ou Gordon Cooper. Un autre homme fait partie du groupe des Sept, c'est Donald « Deke » Slayton (1924-1993) : cloué au sol pour des raisons de santé, il deviendra responsable des astronautes pour les programmes Gemini et Apollo et , à ce titre , jouera un rôle essentiel dans la destinée de Buzz Aldrin. Le 25 mai 1961, lorsque le président John F. Kennedy prononce son second discours sur l'Etat de l'Union qui donne le coup d'envoi à la conquête de la Lune, Aldrin Jr perfectionne ses connaissances dans le domaine spatial. Etudiant au MIT (Massachussetts Institute of Technology) il prépare une thèse de doctorat intitulée « Guidance for Manned Orbital Rendez-vous » (Guide pour les rendez-vous orbitaux habités). Or ce sujet, qu'il soutient en 1963, va retenir l'attention des scientifiques de la NASA. Les idées d'Aldrin y font leur chemin et sa contribution est officiellement reconnue dans un mémorandum rédigé par Chris Kraft , ingénieur né en 1924, directeur des six vols du programme Mercury et cité dans le livre Premiers sur la Lune écrit au lendemain de la mission Apollo 11. Daté du 4 avril 1966, ce mémorandum suit de quatre mois le premier rendez-vous en orbite réalisé en décembre 1965 entre les équipages des vaisseaux Gemini 6 et Gemini 7, et de trois semaines le premier arrimage réussi en mars 1966 par Neil Armstrong et David Scott entre leur vaisseau Gemini 8 et la fusée sans pilote Agena. Voici ce que Kraft y écrit : « Il serait difficile de trouver une personne ayant apporté une contribution plus importante que le major Aldrin dans les domaines des activités de l'équipage et de la définition des conditions auxquelles doivent répondre les systèmes de navigation. (...) Dans les premiers stades du planning des missions de rendez-vous du programme Gemini, le major Aldrin a, presque seul, conçu et fait accepter certains concepts fondamentaux qui furent incorporés au programme, et sans lesquels la probabilité d'un succès de la mission eût été indubitablement et considérablement réduite. »(...) etc.

Quelques années avant de recevoir ce satisfecit, Aldrin pose sa candidature à la NASA, et en octobre 1963, il est retenu par Deke Slayton avec treize autres de ses congénères pour faire partie du troisième groupe des astronautes. Michæl Collins (lui aussi né en 1930, futur pilote du module de commande d'Apollo 11) fait également partie de cette nouvelle classe. Quant à Neil Armstrong (futur commandant de la même mission), il a déjà été recruté dans le deuxième groupe avec des hommes comme le déjà cité Ed White, Frank Borman, Charles « Pete » Conrad ou James Lovell. A l'époque où Aldrin devient officiellement astronaute en 1963, le programme Mercury est en train de s'achever et l'on prépare déjà la seconde étape dans la course que l'Amérique a engagé pour arriver sur la Lune avant les Russes. Intitulé « Gemini », ce nouveau programme (douze missions dont dix habitées) qui va durer de 1963 à 1966, est prévu pour emporter deux hommes dans un même vaisseau, et doit permettre de préparer les rendez-vous spatiaux en orbite. Or à cette époque, Aldrin, seul astronaute dont le nom est suivi du titre de Ph.D (docteur), se fait taquiner par ses collègues du centre spatial de Houston qui l'affublent du sobriquet de « Dr Rendezvous ». Car Buzz donne volontiers à qui veut l'écouter un cours sur les questions de mécanique orbitale ; et aucun ne peut le supplanter sur ce terrain-là. Revers de la médaille, cela lui donne aussi le sentiment d'être un marginal dans le corps des astronautes, dominé par des pilotes d'essais comme Armstrong, marines ou as de l'aéronavale comme Alan Shepard. Certains d'entre eux poussent même la raillerie en déclarant qu'il n'est pas nécessaire d'être un théoricien pour savoir voler. Mais bientôt le « Docteur Buzz » va faire ses preuves.

Buzz Aldrin the Moonwalker

Edwin Aldrin Jr, astronaute, pilote du module lunaire de la mission Apollo 11

RECORD DE LA MARCHE DANS L'ESPACE

C'est au cours de la mission Gemini 12 (entre le 11 et le 15 novembre 1966) qu'Aldrin va prendre son baptême de l'espace en étant le cinquième américain à faire une sortie extra-véhiculaire (EVA), une mission ô combien périlleuse qui sera aussi la plus longue de toutes (cinq heures). À l'exception de White qui n'a fait qu'une courte promenade lors de la mission Gemini 4 en juin 1965, tous les autres astronautes qui ont précédé Aldrin dans le vide spatial (Cernan, Collins et Gordon respectivement sur Gemini 9, 10 et 11) ont d'énormes difficultés à se déplacer en apesanteur hors de la cabine ; ce principalement à cause de mauvaises prises pour les pieds et pour les mains le long de la paroi externe de la coque du vaisseau. En juin 1966, Gene Cernan va s'épuiser pendant près d'une heure à franchir la distance de cinq mètres dans le vide. Ruisselant de sueur et la visière de son casque complètement embuée, il va mettre sa vie en danger, risquant de faire échouer complètement la mission Gemini 9. Nourri de l'expérience négative de ses prédécesseurs livrés aux démons du vide spatial, Aldrin emporte plusieurs dispositifs spéciaux tels que des cordons pour poignets, des sabots et des prises portables qu'il peut appliquer sur les parois du vaisseau, afin de maîtriser au mieux les mouvements de son corps. Grâce à cet appareillage et au chronométrage précis des tâches à accomplir, Aldrin va exécuter trois sorties EVA avec aisance tout en réduisant au maximum ses efforts physiques, contribuant en beauté au succès de la dernière des missions Gemini.

Mais le programme Apollo qui leur succède va offrir à Aldrin une occasion encore plus spectaculaire de se distinguer. Après ce bel exploit, il reste à Aldrin moins de trois ans pour connaître, comme il le raconte lui-même « ce qui va influencer tout le reste de mon existence ». Après l'incendie au sol qui va coûter la vie à l'équipage d'Apollo 1 pendant une opération d'entraînement le 27 janvier 1967, il faut plus d'un an avant que les missions habitées ne reprennent. La mise en orbite et le retour sur terre réussi d'Apollo 7 (avec trois hommes à son bord) en octobre 1968 marque le vrai début de la dernière ligne droite qui attend techniciens et astronautes de la NASA : un peu plus de neuf mois les séparent encore de l'astre tant convoité. Car le succès d'Apollo 8 en décembre 1968, premier vaisseau à être passé derrière la Lune, redonne confiance aux responsables de la NASA qui décident d'accélérer le mouvement. En janvier 1969, Deke Slayton convoque les trois hommes désignés pour constituer l'équipage d'Apollo 11 : si les missions 9 et 10 réussissent, c'est à Armstrong (commandant de la mission) et à Aldrin (pilote du module lunaire) que revient la charge d'aller poser le LM sur la Lune et de revenir sur Terre avec Collins (pilote du module de commande). Déjà doublures de l'équipage d'Apollo 8 (Borman, Lovell et Anders), Armstrong, Aldrin et Collins travaillent déjà ensemble depuis de longs mois : enfermés dans des simulateurs, ils passent quelquefois de 10 à 14 heures par jour à répéter des centaines de manoeuvres.

Armstrong, Collins et Aldrin : photo officielle de l'équipage d'Apollo 11

QUI SERA LE PREMIER ?

On a longtemps glosé sur les raisons qui ont conduit les huiles de la NASA (ou plus haut encore) à choisir un homme plutôt qu'un autre pour une mission d'une telle valeur symbolique. En réalité, c'est le hasard qui a réuni Armstrong, Aldrin et Collins et il semble que le choix de ces astronautes ait été approuvé, comme ils s'en expliquent eux-mêmes dans leur livre Premiers sur la Lune, « de la façon la plus routinière ». Il aurait en fait suffi qu'une des missions précédant celle d'Apollo 11 échoue pour que la tâche d'aller se poser sur la Lune soit confiée l'équipage suivant. Les critères de sélection de Slayton étaient les mêmes pour tous les équipages comme il le raconte dans son livre Ils voulaient la Lune : « des hommes qui s'entendent bien, aux compétences complémentaires et capables de former une équipe soudée ». Des qualités, il en fallait : Armstrong, un pilote hors pair qui avait réussi à redresser son vaisseau d'une rotation folle qui aurait pu être fatale à l'équipage de Gemini 8 en mars 1966 ; et Aldrin, un spécialiste de la navigation céleste qui s'était de surcroît montré d'une grande habileté pour résoudre les problèmes de marche dans l'espace pendant la mission Gemini 12. D'une personnalité plus discrète, Collins, admiratif de ses deux compagnons, était également un excellent pilote et avait lui aussi une expérience de sortie EVA, sur Gemini 10 (18 au 21 juillet 1966).

Restait à savoir qui allait être le premier sur la Lune tandis que Collins resterait en orbite au-dessus de leurs têtes : le commandant Armstrong ou bien le pilote du module lunaire Aldrin ? « La notion fort répandue selon laquelle Armstrong fut choisi pour commander la mission d'alunissage parce qu'il était un civil (Armstrong était pilote d'essai et Aldrin, pilote de l'US Air Force, NDLR) est totalement dénuée de fondement » diront les astronautes dans leur livre Premiers sur la Lune publié un an plus tard. Une théorie qui a pourtant la vie dure, puisqu'elle continue quarante ans après d'être ressassée par les médias. Théorie ou légende ? Si on avait dû respecter le même protocole que lors des missions Gemini, pendant lesquelles le commandant devait rester à bord pour piloter le vaisseau tandis que le co-pilote exécutait les EVA, alors Aldrin - d'ailleurs déjà familier du vide spatial - aurait dû logiquement sortir le premier ; ce d'autant qu'Armstrong n'était pas un fanatique des exercices physiques. D'un autre côté, une fois le LM posé (par Armstrong) sur le sol ferme de la Lune, il serait comme un bateau à quai et n'exigerait plus aucune manoeuvre particulière jusqu'au décollage. En outre, compte tenu de l'encombrement des combinaisons pressurisées (avec le casque et l'élément dorsal de survie) que les deux astronautes devaient porter dans la cabine de l'Eagle, espace relativement exigu, l'avantage serait à celui qui se trouve le plus près du haillon de sortie, en l'occurrence Armstrong. Haillon ou pas, c'est finalement Slayton qui leur va annoncer la décision approuvée en haut lieu, comme le raconte Andrew  Chaikin dans son livre A Man on the Moon : « Armstrong, en tant que commandant de la mission Apollo 11 et astronaute vétéran (membre du deuxième groupe), devrait être le premier homme à poser le pied sur la Lune » . Cette décision aura plus tard des conséquences psychologiques sur Aldrin : dans son autobiographie Return to Earth, l'astronaute d'Apollo 11 raconte comment son intransigeant de père Aldrin Senior n'avait pas admis qu'il ne fût pas choisi lui, son fils, pour être le premier sur la Lune.

ALDRIN VERS SA QUETE DE L'ESPACE

Le 20 juillet 1969, Aldrin et Armstrong, en approche du sol lunaire dans leur LM, vont connaître les péripéties depuis maintes fois racontées : panne d'ordinateur, recherche manuelle du site d'alunissage à quatre miles du lieu prévu, et finalement pose en douceur d'Eagle par Armstrong sur le sol lunaire à 20 h 17, avec un réservoir de propergol presque vide. Une fois s'être assurés de la stabilité de l'appareil sur le sol, les deux premiers hommes sur la Lune ont environ une heure quarante pour se préparer à enfiler leurs tenues extra-véhiculaires. Il n'est pas question de trop s'attarder pour cette première mission.

C'est alors qu'Aldrin va faire, en présence d'Armstrong, quelque chose lui tient particulièrement à coeur. De sa trousse personnelle, il sort une fiole de vin, un minuscule calice et lit un passage de la Bible souvent cité par l'église presbytérienne dont Aldrin est resté un fidèle : « Je suis la vigne et tu es la branche... ». Après avoir demandé le silence radio, Aldrin va communier sur la Lune. « J'espérais, racontera-t-il par la suite, que les hommes n'oublieraient pas de sitôt ce qui avait été fait, et que, au-delà des détails secondaires et de la réussite technique, ils y découvriraient une signification plus profonde : un défi, une quête, le besoin qu'a l'homme d'accomplir de telles actions » (cité dans le livre Premiers sur la Lune).

Le hayon de Eagle est enfin ouvert et à 21 h 56, Neil Armstrong descend le dernier échelon du LM, foule la poussière du sol lunaire et prononce sa petite phrase. Il reste 19 minutes à Aldrin pour le rejoindre. En attendant, il surveille dans son scaphandre l'évolution de son compagnon depuis la fenêtre du LM.

Après le succès d'Apollo 11, Aldrin et ses compagnons vont bien sûr connaître les honneurs d'un si bel exploit, jamais accompli par aucun homme, et dont les médias de l'époque, notamment la télévision, ont largement rendu compte. Mais en décembre 1972, la mission Apollo 17 viendra fermer le chapitre des expéditions lunaires, jamais réouvert depuis.

Car aux yeux des décideurs de l'époque, le programme a coûté très cher et ne présente qu'un intérêt relatif sur le plan scientifique et nul sur le plan économique. Sur le plan politique, les Américains ont su montrer au monde, et surtout aux Soviétiques, leur suprématie dans ce domaine, et c'était là le principal. La Guerre Froide est terminée, la conquête spatiale s'est concentrée sur la banlieue proche de la Terre avec les missions de la navette spatiale et la construction des stations orbitales Mir, puis Internationale. Douze hommes auront marché sur la Lune (voir encadré), pas un de plus. Trois de ces héros sont déjà décédés : Irwin, Shepard et « Pete » Conrad, mort d'un accident de moto le 8 juillet 1999, il y a exactement dix ans. Mais pour le deuxième d'entre eux, le Colonel Buzz Aldrin, ce chapitre reste encore entrouvert : il n'a pas oublié son voeu prononcé là-haut à 380 000 kilomètres de notre planète. Quarante ans après, il relève toujours le défi et poursuit encore sa quête, celle d'un rêve inachevé.

Jean SEGURA

Buzz Aldrin et Jean Segura à Santa Monica le 5 juin 2005

NOTES

 

Alan Shepard : 1923-1998, astronaute du groupe 1 de la Nasa, premier Américain dans l’espace le 5 mai 1961 lors du vol suborbital de la capsule Mercury Freedom 7, puis commandant de la troisième mission habitée Apollo 14 sur la Lune en janvier février 1971. Co-auteur en 1994 de Moonshot (Ils voulaient la Lune, ed J'ai lu, 1997) avec Deke Slayton, lui aussi astronaute du groupe 1. Incarné par Scott Glenn dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.

 

Virgil «  Gus » Grissom : 1926-1967, astronaute du groupe 1 de la Nasa, second vol suborbital Mercury Liberty Bell 7 le 21 juillet 1961, première mission habitée Gemini Molly Brown le 23 mars 1965. Le 27 janvier 1967, il meurt brûlé lors d’un essai au sol d'Apollo 1 aux côtés de ses co-équipiers Edward White et Roger Chaffee. Incarné par Fred Ward dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.

 

John Glenn : né en 1921, astronaute du groupe 1 de la Nasa, premier américain en orbite terrestre le 20 février 1962 lors de la troisième mission habitée Mercury Friendship 7. Devenu sénateur républicain, il fera partie, à 77 ans, de l’équipage de la navette Discovery le 29 octobre 1998. Incarné par Ed Harris dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.

 

Gordon Cooper : 1927-2004, astronaute du groupe 1 de la Nasa, sixième et dernière mission orbitale Mercury Faith 7 le 15 mai 1963, et troisième mission habitée Gemini 5 du 21 au 29 août 1965.Incarné par Dennis Quaid dans le film L'Etoffe des héros de Philip Kaufman en 1983.

 

Neil Armstrong : né en 1930 (comme Aldrin), astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 8 du 16 au 17 mars 1966 et commandant de la première mission habitée sur la Lune Apollo 11 du 16 au 24 juillet 1969.

 

David Scott : né en 1932, astronaute du groupe 3 de la Nasa (comme Aldrin), mission Gemini 8 du 16 au 17 mars 1966, troisième mission habitée Apollo 9 du 3 au 13 mars 1969 et commandant de la quatrième mission habitée sur la Lune Apollo 15 du 26 juillet au 7 août 1971.

 

Frank Borman : né en 1928, astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 7 du 4 au 18 décembre 1965, lors du rendez-vous spatial avec Gemini 6, et commandant de la deuxième mission habitée Apollo 8, premier vaisseau à faire le tour de la Lune avant de revenir sur Terre, du 21 au 27 décembre 1968.

 

Charles « Pete » Conrad (1930-1999), astronaute du groupe 2 de la Nasa, deuxième mission habitée Gemini 5 du 21 au 29 août 1965, mission Gemini 10 du 12 au 15 septembre 1966, commandant de la deuxième mission habitée sur la Lune Apollo 12 du 16 au 24 juillet 1969, commandant de Skylab 1 (officiellement Skylab 2) du 25 mai au 22 juin 1973.

 

James Lovell : né en 1928, astronaute du groupe 2 de la Nasa, mission Gemini 7 du 4 au 18 décembre 1965, lors du rendez-vous spatial avec Gemini 6, dernière mission habitée Gemini 12, du 11 au 15 novembre 1966 (avec Aldrin), deuxième mission habitée Apollo 8, premier vaisseau à faire le tour de la Lune avant de revenir sur Terre, du 21 au 27 décembre 1968, et commandant de la mission lunaire manquée d’Apollo 13 du 11 au 17 avril 1970. Co-auteur de Apollo 13 avec Jeffrey Kluger (Robbert Laffont, 1995). Lovell est incarné par Tom Hanks dans le film Apollo 13 de Ron Howard en 1995.

 

Ils voulaient la Lune - Alan Shepard et Donald Slayton. Ed J'ai lu, 1997, Paris.

 

A Man on the Moon - Andrew  Chaikin, 1998, Penguin Books, New York, Paris.

 

Une version plus courte de cet article a été publiée dans France-Soir du Mercredi 21 juillet 1999.

 

 

GAGNER UN VOYAGE ORBITAL AU LOTO

Le retour dans l’espace le 29 octobre 1998 du sénateur et astronaute John Glenn, à l'âge de 77 ans, dans la navette Discovery a montré qu’il était possible de faire voyager des personnes de presque tous les âges, à condition qu’elles soient en bonne santé physique. Tout est alors question de prix, et seuls des gens très fortunés pourraient se payer un tel voyage (plusieurs dizaines de milliers de dollars). C’est là qu’intervient l’idée de la ShareSpace Foundation, l'un des nombreux projets de Buzz Aldrin : donner à chacun une chance en achetant son voyage le prix … d’un billet de loto, disons quelques dizaines dollars. Tout le monde ne pourrait pas partir, mais comme certains gagnent aujourd’hui des fortunes au loto, d’autres pourraient conquérir le droit de faire le tour de la Terre… en fusée.

DOUZE HOMMES POUR L’ETERNITE

De juillet 1969 à décembre 1972, lors de six missions Apollo menées à leur terme, la NASA aura envoyé dix-huit astronautes vers la Lune dont douze seulement auront foulé le sol lunaire. Chaque mission du programme Apollo prévoyait en effet que le pilote du module de commande reste en orbite autour de la Lune. Voici la liste de ces douze pionniers avec les dates de séjours sur la Lune:


Apollo 11 : Neil Armstrong (1930-) et Edwin « Buzz » Aldrin (1930–) : 20-21 juillet 1969.
Apollo 12 : Charles « Pete » Conrad (1930-1999) et Alan Bean (1932-) : 19-20 novembre 1969.
Apollo 14 : Alan Shepard (1923-1998) et Edgar Mitchell (1930-) : 5-6 Février 1971
Apollo 15 : David Scott (1932-) et James Irwin (1930-1991) : 30 Juillet - 2 Août  1971
Apollo 16 : John Watts Young (1930-) et Charles Duke (1935-) : 20-23  avril 1972.
Apollo 17 : Eugene Cernan (1934-) et Harrison Schmitt (1935-) : 11-14 décembre 1972.

 

Photos : NASA, Jean Segura et DR

 

POUR EN SAVOIR PLUS


* Site officiel de Buzz Aldrin

* Fiche Wikipedia de Buzz Aldrin

* Blog avec informations détaillées sur la carrière de l’astronaute, notamment après son départ de la NASA et de l’US Air Force.

* Corbis : Le commentaire de Buzz Aldrin sur la photo la plus célèbre et la plus emblématique de la conquête de la Lune : « le lieu, seulement le lieu ! »  

* Nasa : Les plus belles photos de la mission Apollo 11

* Nasa : Dossier exhaustif en photos haute définition de la mission Apollo 11

* Nasa : La première marche sur la Lune image par image avec commentaires écrits de la Nasa

* Nasa : Dossier multimédia complet de la Nasa sur Apollo 11 et les missions précédentes

* Nasa : Panoramas interactifs en 3D de la mission d’Apollo 11 sur la Lune avec dialogues d’Armstrong, Aldrin, Collins et  Bruce McCandless, CAPCOM à la base de Houston. Attention, il faut patienter quelques secondes …

 

 

 

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Buzz Aldrin dans les années 2000

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Insigne de la mission Apollo 11

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Le module lunaire (LM) Eagle commence sa descente sur le sol.

 

 

 

 

   Buzz Aldrin the Moonwalker

La poussière de lune s'écrase sous le pied des premiers hommes. "L'empreinte y restera des millers d'années" déclare Aldrin.

 

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Armstrong, Collins et Aldrin posant devant la fusée Saturn V (à gauche) qui va mettre leur vaisseau Apollo 11 en orbite autour de la terre.

 

Fusée Saturn V sur son pas de tir à Cap Canaveral

 

 

 

Armstrong, Aldrin et Collins au moment de leur embarquement

 

 

Décollage de la Fusée Saturn V sur son pas de tir à Cap Canaveral le 16 juillet 1969 : les trois astronautes de la mission Apollo 11sont en route vers la Lune

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune le 20 juillet 1969. Photo prise depuis le LM.

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Armtrong, Collins et Aldrin dans la capsule Apollo 11 au sol.

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

20 juillet 1969 : L'Eagle s'est posé depuis 19 minutes. Buzz Aldrin continue sa descente vers le sol lunaire. © NASA

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin à l'entraînement devant une maquette terrestre du module lunaire d'Apollo 11.

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin sur la Lune saluant le drapeau américain, photograzphié par Neil Armstrong..

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin dans la cabine du module lunaire Eagle.

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin sur la Lune devant le LM Eagle, photograzphié par Neil Armstrong.

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin et Collins avec le président Richard Nixon.

 

 

 

 

Buzz Aldrin the Moonwalker

Aldrin sur la Lune disposant un collecteur de vent solaire lors de la mission Apollo 11.

 

 

 

 

Parade donnée à New York City le 13 août 1969 en l'honneur des astronautes d'Apollo 11, premiers hommes sur la Lune.

 

 

 

 

 

 

 

Return to Earth - Buzz Aldrin & Wayne Warga- Random House,NY,1973.

 

 

 

 

 

 

 

 

Men From Earth - Buzz Aldrin & Malcolm McConnell- Bantam Books, NY, 1989

 

 

 

 

 

 

Encounter with Tiber - Buzz Aldrin & John Barnes- Warner Books, NY,1996.

 

 

The Return - Buzz Aldrin & John Barnes- Ed. Forge, NY,2000.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Buzz Aldrin dans les années 1990

 

 


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