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Charlie Watt et Keith Richards sur la terrasse de Nellcôte.
LA FAUNE DE NELLCÔTE Sur fond de «work in progress » ralenti par la prise régulière de drogue, d’autres personnages vont faire partie du cercle rapproché des hôtes de Nellcôte. Le plus emblématique est certainement Gram Parsons (et sa femme Gretchen), grand spécialiste de la country, ami intime de Keith Richards, ex Byrds, ex-Flying Burrito Brothers, considéré à tort ou à raison comme un rival de Mick Jagger. Si dans la journée, il joue souvent avec Keith, il n’est pas un Rolling Stone et ne descend jamais les rejoindre au sous-sol pendant les sessions. La littérature veut qu’il ait cependant participé au processus de création de l’album, inspirateur de morceaux comme Sweet Virginia. Keith Richards et Gram Parsons à Nellcôte par D. Tarlé. Tiré de Rock &Folk 498, février 2009. Il sera finalement évincé de Nellcôte au bout de quelques mois, et ne reverra jamais plus son copain Keith. Il mourra d’une overdose le 19 novembre 1973 et sera incinéré dans le désert à proximité du parc national Joshua Tree en Californie. Il y a l’ancien pilote de course Tommy Weber avec ses deux enfants utilisés comme mules par leur père qui apprendra la mort de sa femme alors qu’elle était en en cure de désintoxication dans la même clinique qu’Anita Pallenberg. Anita Pallenberg et John Huston (en haut) dans Candy, un film culte et méconnu de Christian Marquand (1968) Il y a encore Stanislas Klossowski de Rola, dit Stash, fils du peintre Balthasar Klossowski, alias Balthus et neveu de l’écrivain (et peintre) Pierre Klossowski. Il y bien sûr l’incontournable Tony Sanchez – alias Spanish Tony - âme damnée de Keith Richards (après avoir été celle de Brian Jones) qui écrira ses sulfureuses et controversées mémoires Up and Down With the Rolling Stones (Jusqu’au fond de l’abîme avec les Rolling Stones, Ed. Orban,1980). Au milieu de ce petit monde, Dominique Tarlé, le photographe français invité à Nellcôte qui y restera six mois (voir ci-contre). Keith et Anita dansle grand salon de Nellcôte NELLCÔTE PAR SES HÔTES Tony Sanchez « Nous habitions maintenant – Keith, Anita, Madeleine [petite amie de Tony], moi et une population constamment flottante d’invités – dans un palais blanc appelé Nellcôte. Il domine le port de pêche de Villefranche aussi spectaculairement que l’Acropole couronne Athènes. Les pièces majestueuses sont bourrées d’antiquités, les jardins luxuriants descendent vers une jetée privée. Des pêches, des raisins, des oranges et des bananes mûrissent parmi les palmiers et les grands caoutchoucs. Nellcôte est l’apogée des arts humains de l’architecture,de l’horticulture et de l’imagination ; nulle part sur terre je n’ai vu d’habitation plus délicieuse. Keith la louait deux mille quatre cents dollars par semaine, avec une option d’achat au modeste prix de deux millions de dollars. Up and Down With the Rolling Stones (Jusqu’au fond de l’abîme avec les Rolling Stones, Ed. Orban,1980).
Robert Greenfield A l’extérieur, sur l’avenue Louise Bordes « on ne peut pas voir la maison depuis la route. Elle est cernée par une jungle d’arbres – palmiers, cyprès et pins, ainsi que des espèces tropicales originaires du monde entier tels des bananiers ou (…) baobabs. (…) Même après s’être garé dans l’allée de gravier incurvée qui mène aux imposantes portes d’entrée gardées de part et d’autre par une déité femelle en pierre aux griffes de lion, on n’y est pas encore. (…) dès qu’on a franchi les deux immenses portes d’entrée rehaussées de noir et d’or, chacune d’une hauteur de dix mètres au moins [la hauteur doit être plutôt de cinq mètres, d'après la photo de Keith prise par D. Tarlé au pied de ce portail] et faite de verre à travers lequel des spires en fer forgé noir se lovent comme des serpents pour former un cintre d’avant scène, on sait qu’on a laissé le monde ordinaire derrière soi.» Keith Richards entre les sphinx à l'entrée de la villa Nellcôte Mick et Bianca Jagger à Nellcôte Greenfield se lance alors dans une description détaillée de l’intérieur de la villa: salon, salle à manger, escalier, chambres, salles de bain, terrasses, larges marches, plage et falaises artificielles, grottes (et nous renvoyons bien entendu à la lecture de ce livre pour en savoir plus). Une fois traversée la maison, « continuez de marcher à travers le salon et arrivez aux portes de derrière. Grandes ouvertes sur la lumière, elles mènent à une vaste véranda encadrée par quatre énormes piliers de pierre ronds et blancs. Devant vous, l’azur infini du port en eau profonde de Villefranche scintille sous le soleil.» Exile On Main Street – Une saison en enfer avec les Rolling Stones – Robert Greenfield.-Traduction Philippe Paringaux - Attitudes – Le Mot et le Reste – 2009..Croix gammées dans la cave ? Dans son livre sur Nellcôte Robert Greenfield rapporte que la rumeur locale prétendait que l’occupante des lieux avait non seulement vécu là « avec un nazi pendant la Deuxième guerre mondiale, mais que nombre des précieux objets d’art de la villa faisaient partie de du butin illégal de son petit ami nazi », hypothèse controversée par d’autres témoins. Selon Greenfield, le photographe Dominique Tarlé (dont l’exposition est l’objet de cet article) rapporte dans son propre livre Exile (dont je n’ai pu me procurer un exemplaire) que la gouvernante allemande qui travailla dans les lieux de nombreuses années lui avait raconté : « qu’à la fin de la guerre, de nombreux soldats allemands s’étaient cachés dans la cave de Nellcôte ». (…) Charlie Watts dans la cave de Nellcôte par Dominique Tarlé, tiré du magazine Mojo Special Edition- 40th Anniversary Collector's Edition (EMAP, 2003)« Dans Exile, Tarlé raconte aussi qu’un jour, en fouillant dans la cave de la villa avec Bruce Byall, un roadie aux cheveux teints et à queue de cheval qui vécut quelques temps dans un tippi installé dans le jardin de Nellcôte, ils trouvèrent « une boîte ornée d’une grande swastika ». (…) Autre témoignage, celui de l’ingénieur du son Andy Johns rapporté par Tarlé dans Exile : « j’ai remarqué un jour que les conduits d’aération dans les planchers étaient décorés de swastikas » (…). Vivre à tout prix, film de Volker Schlöndorff avec Anita Pallenberg. Affiche française 120 x 160 par Jean Mascii
Des années plus tard, Anita dira à l’écrivain John Perry : « Nellcôte avait été pendant la guerre un important quartier général nazi. Il y avait encore des swastikas ». Keith et une de ses Gibson Lespaul Pallenberg persiste avec cette histoire de nazis comme le rapporte le journaliste et écrivain Fabrice Gaignault,: « elle (la villa) était "magnifique, mais dégageait d’étranges vibrations. N’avait-elle pas servie de quartier général à la gestapo pendant la guerre. Il y avait encore des croix gammées dans l’office. Cela avait amusé Anita et Keith". Egéries Sixties - Fabrice Gaignault – Fayard - 2006
Keith Richards et Gram Parson à Nellcôte Rolling Stones Une biographie. François Bon – 2002 - Fayard Un Glimmer Twins : Mick Jagger L'autre Glimmer Twins :Keith Richards
"Ce disque est le meilleur métissage à ce jour des éléments séparés qui constituent la musique des Stones… Exile On Main Street contient assez de rock music, sous toutes ses formes et tous les styles pour satisfaire tout le monde… Les Stones regardent maintenant vers l'intérieur, et s'ils vous aident à comprendre quelque chose sur vous-même, ce peut être l'acte le plus révolutionnaire de tous" Don Heckman, New-York Times, 4 juin 1972 EXILE ON MAIN STREET : ROLLING STONES K. Richards guitar + vocal / M. Taylor guitar / C. Watts drums / B. Wyman bass / M. Jagger vocal + B. Keys sax / J. Price trumpet + trombone / N. Hopkins piano Disque 1 1. ROCKS OFF 2. RIP THIS JOINT 3. SHAKE YOUR HIPS 4. CASINO BOOGIE 5. TUMBLING DICE
7. TORN & FRAYED 8. SWEET BLACK ANGEL 9. LOVING CUP
Keith et Anita commandent des croque-monsieur à la terrasse d'un bar sur la côte d'azur
Disco-Revue N°2 (nouvelle série"tabloïd"), 17 octobre 1964 : Les Rolling Stones à la Une
Disco-Revue N°4 (nouvelle série"tabloïd"), 8 décembre 1964, pages intérieures
Doctorstones : livres, essais, récits, biographies Doctorstones : livres avec photos Doctorstones : livres avec photos 2 Doctorstones : livres références musicales Doctorstones : programmes de tournées
Rolling Stones - An unauthorized biography in words, photographs and music. Edited by David Dalton - Designed by Jon Goodchild. Amsco Music Publishing Company/New York - Music Sales Limited/London - 1972 , une des premières monographies où sont publiées 35 photos de D. Tarlé à Nellcôte. |
ROLLING STONES Rocks off Expo photo - Dominique Tarlé La Galerie de l'Instant Du 19 juin au 31 Octobre 2009 Prolongation jusqu'au 13 novembre 2009 46, rue de Poitou, 75003 Paris - Tél. 01.44.54.94.09
Keith Richards et sa Gibson Hummingbird à Nellcôte par Dominique Tarlé En 1971, les Rolling Stones ont vécu huit mois dans le Sud de la France, notamment dans la villa Nellcôte à Villefranche-sur-Mer, où ils vont produire et enregistrer l’un des meilleurs albums de leur histoire : Exile On Main Street. Jean SEGURA
The Rolling Stones : souvenirs d'un fan de la première heure Fan de la première heure, j’ai découvert l’existence des Rolling Stones à travers le premier article paru sur eux en France dans le magazine français Disco Revue n°19 de juillet 1963. L’article en question titrait «Londres Attaque Liverpool», allusion à un autre phénomène qui sévissait en Grande-Bretagne, et qui allait bientôt déferler sur le monde entier. Disco-Revue N°19 (première série), juillet 1963, page intérieure : le premier article français sur les Rolling Stones… bien avant Salut Les Copains Grande Corniche Août 71, je roulais sur la Grande Corniche qui surplombe la baie de Villefranche-sur-Mer en Triumph Bonneville, me dirigeant vers la frontière italienne. Les vacances en solitaire… à mille kilomètres au sud de Paris, le cuir sur le dos, les cheveux au vent. La route défile entre mer et montagne, décor scénique que je retrouverai plus tard avec un autre habitué des lieux, Cary Grant dans La Main au collet d’Hitchcock avec la belle Grace, puis dans Elle et Lui de Leo McCarey avec Deborah Kerr. Villefranche-sur-Mer ! Là, en bas, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau, ils étaient là, enfermés dans leur écrin de la Villa Nellcôte, et je n’en savais rien. Et d’ailleurs, qu’aurais-je pu faire ? Comme le raconte Robert Greenfield : « Parce qu’on ne se pointe pas comme ça [ à Nellcôte en 1971 ]. Ce ne serait pas cool. (…) Dans tous les sens du terme, Nellcôte est une boutique complètement fermée. Un club privé très exclusif dont les règles d’admission sont clairement définies. Pour entrer, il faut connaître quelqu’un qui vit là». Il m’aurait fallu un contact… une chose à des années lumières de mes possibilités. Je n’ai pas eu mon « Ruffec » à moi où, le 6 mars 1967, dans la banlieue d’Angoulême, les regards de Keith Richards et de François Bon se sont croisés dans une station d’essence, détonateur retard pour que le second écrive un jour « une biographie » des Stones. Affiche Decca pour le premier concert des Rolling Stones, le 20 octobre 1964 à l'Olympia - Paris L'Olympia du 20 octobre 1964 Et pourtant, je l’ai croisé un jour le regard de Keith, ainsi que celui des quatre autres (du temps de Brian Jones), lorsque François Bon ne connaissait encore que son Marais poitevin. Fidèle lecteur de Disco Revue, je savais qu’ « ILS »allaient venir à Paris. Et le mardi 20 octobre 1964, j’étais à l’Olympia au milieu de la « centaine d’excités (qui) on brisé des fauteuils et fracassé des vitrines dans un théâtre parisien, à l’issue d’un spectacle donnée par les Rolling Stones » comme le relatera le Daily Mirror, bien que n’ayant moi-même brisé aucun fauteuil ni fracassé aucune vitrine. Keith Richards, Brian Jones et Mick Jagger entourant Helyett de Rieux, directrice générale de DECCA/RCA France, au restaurant Ledoyen à Paris, en mars 1966. © Roger Kasparian
A la Locomotive le 19 octobre 1964 Ce que l’histoire officielle a oublié, c’est que la veille de ce mémorable concert, les Stones, dont la réputation en France était encore à ses tout débuts, étaient venus se présenter à la presse parisienne. Mick Jagger donnera une interview à Jean-Claude Berthon, rédacteur en chef de Disco-Revue, qui sera publiée dans le numéro 4 de décembre 1964. Le lieu de l’événement avait été éventé parmi les fans et quelques-uns d’entre nous étions là. Ce lundi 19 octobre 1964, sur la petite scène de la Locomotive, place Blanche, seul club qui rivalisait alors avec le Golfe Drouot, nous avions en face de nous ces cinq Anglais, drôlement sapés pour des gens de scène, désinvoltes et plutôt rigolos. Comme ils n’avaient – pas encore – de gardes du corps infranchissables, il était relativement facile de les approcher. Je ressortirai de la Loco avec une affiche dédicacée et quelques autographes (voir photos ci-contre). Mon affiche, déchirée, mal recollée et finalement entoilée avec ses traces de vieux scotch, enfouie dans mes collections, connaîtra une autre vie le jeudi 5 mai 2005 en faisant la couverture d’un catalogue Pop Memorabilia Christie’s South Kensington à Londres. La vente a eu lieu au 85 Old Brompton Road, à quelques centaines de mètres du 105 Edith Grove où de 1962 à 1963 vécurent Jagger, Richards et Jones. Elle fera aussi un heureux acquéreur. Jean SEGURA Dépliant promotionnel Decca à l'époque du premier concert des Rolling Stones, le 20 octobre 1964 à l'Olympia - ParisDisco-Revue N°3 (nouvelle série"tabloïd"), 3 novembre 1964, pages intérieures Les Rolling Stones, le 20 octobre 1964 à l'Olympia, une des premières photos de Dominique Tarlé publié dans le livre Rolling Stones de David Dalton et Jon Goodchild, 1972.
Je remercie Julia Gragnon (Galerie de l'Instant) et Dominique Tarlé pour leur gentillesse. Je remercie aussi mon vieux pote Bernard Schalscha qui m'a offert pour mon anniversaire en 2009 Exile On Main Street – Une saison en enfer avec les Rolling Stones de Robert Greenfield. Enfin je rend hommage à Jean-Claude Berthon (1942-2005), fondateur du magazine Disco-Revue le 28 septembre 1961, pionnier de la critique rock en France, et qui le premier a découvert les Rolling Stones; dont il aurait eu le même âge aujourd'hui. CLIPSRolling Stones-Torn And Frayed (Exile Nellcôte)[Reloaded] Keith Richards and Anita Pallenberg, a rock family sur "Play With Fire" Rolling Stones- Sweet Black Angel
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Séance de dédicace par Dominique Tarlé à la Galerie de L’Instant le 3 octobre 2009.
DOMINIQUE TARLE Au milieu de ce petit monde, Dominique Tarlé, parisien de vingt et un an qui photographie les Stones depuis 1964, est venu faire quelques prises de vue à leur demande. « Je pensais rester une journée, et repartir heureux d’avoir pu faire quelques images ; mais le premier soir on m’alors dit : "ta chambre est prête", et je suis resté six mois". Invité privilégié Dominique Tarlé rapportera ainsi le seul témoignage visuel connu de Nellcôte. Certaines de ces images seront publiées dans des magazines, fanzines et autres monographies de l’époque, puis seront oubliées, d’autant que le photographe français est peu enclin à exhiber son trésor de guerre. Exile, le livre culte de Dominique Tarlé, édité en 2001 chez Genesis à Londres. Contributions de Keith Richards, Anita Pallenberg, Bill Wyman, Mick Taylor, Andy Johns, Marshall Chess, Robert Greenfield, Georgia Bergman, June Shelley, Mick McKenna, Astrid Lundström, Sandy Lieberson, Trevor Churchill, Gretchen Parsons Carpenter, Glyn Johns, Dominic Lamblin, Rene d'Amico Il y consent en 2001 en publiant un livre format (360 x 250 mm)de 248 pages avec 280 photos (monochrome et couleur) avec de nombreux témoignages et une préface de Keith Richards dans une édition luxueuse, Exile, chez l’éditeur britannique Genesis. Imprimé à 1760 exemplaires (plus 240 en version de luxe), Exile, vendu pourtant 245 Livres Sterling, sera rapidement épuisé. Dans son ouvrage Rolling with the Stones (paru à quelques mois de distance en Grande-Bretagne (2002) et en France (en 2003 chez Hachette), Bill Wyman reprendra une douzaine d’images signées D. Tarlé. Exile, Dominique Tarlé, 2001, Genesis, pages intérieures. Enfin en juillet 2009, ses photos sont exhibées pour la première fois à Paris dans le cadre d’une expo intitulée Rocks Off (clin d’œil au premier morceau de l’album Exile on Main Street). Catalogue "Rocks Off"- photos Dominique Tarlé - Galerie de l'Instant - 2009, Paris.La Galerie de l’instant publie à cette occasion un catalogue reproduisant certaines de ces photos, plus d’autres sur les stars du rock des années 60 et 70 photographiées par Tarlé (Jimi Hendrix, John Lennon, Marianne Faithfull, Led Zeppelin, les Who,…). Keith jouant devant un portrait de Brian Jones dans un magazine à Nellcôte Bill Wyman à Nellcôte photographiépar Dominique Tarlé (extrait du catalogue "Rocks Off")
NELLCÔTE PAR SES HÔTES Bill Wyman «Nellcôte était entouré de jardins qui ressemblaient à une jungle, un endroit idéal pour préserver sa vie privée». Rolling with the Stones(paru quasi-simultanément en Grande-Bretagne (2002) et en France (EPA-Hachette, 2003) Victor Bockris (biographe de Keith Richards) «Le rez-de-chaussée de Nellcôte était constitué d’une série de salles de réception hautes de trois mètres et ornées d’énormes cheminées. Des portes fenêtres superbes donnaient sur des terrasses surplombant de somptueux jardins en pente, au-delà desquels s’étendait la baie de Villefranche-sur-Mer, étincelante comme un diamant bleu, et les hauteurs du Cap Ferrat. Les lieux évoquaient Scott Fitzgerald, Cocteau et Errol Flynn - En fait, le yacht de Flynn était toujours à l’ancre en contrebas. (…) Entre avril et novembre, il [Keith] déboursa sept mille dollars par semaine – mille pour la nourriture, mille pour l’alcool, deux-mille cinq cent pour la drogue et autant pour le loyer. Le total représentait un peu moins du tiers de son revenu hebdomadaire qui était de vingt cinq mille dollars. (…) L’arrivée du Rolling Stones Mobile Studio à Nellcôte, le 7 juin 1971. Tiré du magazine Mojo Special Edition- 40th Anniversary Collector's Edition (EMAP, 2003)Cet été-là, il y eut jusqu’à 30 personnes par jour résidant à Nellcôte, dont les individus les plus créatifs et les plus autodestructeurs avec qui il ait jamais travaillé. (…) Bientôt la maison de Keith se mit à ressembler à un Edith Grove géant [Appartement au 105 Edith Grove à Londres où de 1962 à 1963 vécurent ensemble Mick Jagger, Keith Richards et Brian Jones]. Disques, bouteilles vides, joints et mégots à demi consommés, guitares et vêtements jonchaient le sol et s’empilaient sur les meubles.» Keith Richards – Une Guitare dans les veines – Victor Bockris – Albin Michel , 1992
Mick et Keith à Nellcôte Croix gammées dans la cave ?( suite ) Alors, hasard de la décoration n’ayant rien à voir avec le national socialisme, ou bien les nazis avaient du temps à perdre à remplacer les « conduits d’aération dans les planchers » en y plaçant des croix gammées. Il faut savoir qu’entre la fin du XIXe siècle – date à laquelle Nellcôte fut construit - et le début de la Deuxième guerre mondiale, le svastika - car on dit « le » - est resté un motif populaire dans le monde occidental sans rapport aucun avec l'idéologie nazie : présent dans les porte-bonheur, les cartes de vœux anglaises, emblème de clubs sportifs, d’organisations, d’entreprises et d’unités militaires. On le retrouve même des pendentifs de montre de poche publicitaires émis en 1925 par Coca-Cola. Mojo Special Edition- 40th Anniversary En architecture, le svastika est un motif répétitif présent dans des immeubles et monuments néoclassiques des XIXe et XXe siècles, comme à l’Opéra comique de Paris. Cette histoire de svastika fait certainement fantasmer beaucoup de gens, à commencer par l’hôte des lieux. Car il est notoire que Keith Richards est un passionné de la Deuxième guerre mondiale et comme le relate Victor Bockris qu’ « il va garder toute sa vie une fascination pour les nazis ». Extrait de Rock Dreams, Guy Peellaert, 1974 - Réédition 1982 - Albin Michel Dans son livre Rock Dreams, en 1973, Guy Peellaert n’a pas hésité à représenter les membres du groupe (période Brian Jones) en uniformes SS sur un dessin que la politiquement correct attitude ne saurait supporter aujourd’hui. La pochette de l’album It’s Only Rock and Roll, dessinée par le même Peellaert serait inspirée des grandes parades nazies. Bockris raconte qu’en 1969 Anita avait convaincu Keith « d’acheter une ancienne voiture de fonction des nazis de plus de six mètres de long (une Mercedes) qui selon la rumeur avait appartenu à Goering. Keith la fit restaurer dans sa splendeur première pour plusieurs milliers de livres ». Il s’en débarrassera très vite après l’accident qu’il eut en se rendant de Londres à Redlands avec Anita alors enceinte de Marlon. Marlon, Keith et Anita à Cannes
Satanic Majesties : un fanzine des annnées 1970 avec une des photos de Dominique Tarlé
Mick Jagger la voix de Stones. Christopher Sandford, 1994, Albin Michel
The Rolling Stones Complete Recording Sessions, Martin Elliott, 1990, Blandford, London
Affiche de l'expo Rocks Off de Dominique Tarlé - Galerie de l'Instant -2009 - Paris
Réédition de Barbarella, Bd de Jean-Claude Forest chez Eric Losfeld, 1968, Paris - Photo de couverture tiré du film de Roger Vadim Barbarella avec Anita Pallenberg (en Reine Noire à gauche) et Jane Fonda.
EXILE ON MAIN STREET : ROLLING STONES Disque 2 10. HAPPY 11. TURD ON THE RUN 12. VENTILATOR BLUES 13. I JUST WANT TO SEE HIS FACE 14. LET IT LOOSE 15. ALL DOWN THE LINE 16. STOP BREAKING DOWN 17. SHINE A LIGHT 18. SOUL SURVIVOR Produced by Jimmy Miller : Engineers Andy Johns, Glynn Johns, Joe Zanganno, Jeremy Gee.
Disco-Revue N°2 (nouvelle série"tabloïd"), 17 octobre 1964, pages intérieures
Pop Memorabilia Thursday, 5 May 2005 at 1pm AT CHRISTIE’S - South Kensington Rolling Stones : Amongst a selection of memorabilia from music icons the Rolling Stones is (…) a French promotional poster for The Rolling Stones which was signedby Brian Jones, Keith Richards, Mick Jagger, Charlie Watts and Bill Wyman (estimate: £2,000-3,000) at the Locomotive nightclub in Paris on 19 October 1964, during a press event prior to their concert at the Olympia theatre the following day.
Dépliant promotionnel Decca à l'époque du premier concert des Rolling Stones, le 20 octobre 1964 à l'Olympia - Paris (verso)
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