La Ville lumière, décor du 7e Art
Paris est à la fois décor et source d'inspiration pour le cinéma : ville historique, contemporaine, imaginaire, avec ses monuments, ses rues, ses lieux de passage et de vie.
L'âge d'or des affichistes de la fin du XIXe siècle, dont le succès est lié à l'essor de la révolution industrielle, avec la naissance de la publicité pour les biens de consommation, les voyages et les loisirs, coïncide avec la naissance du cinéma.
La production de films constitue un nouveau débouché pour les artistes dont les oeuvres sont reproduites à des dizaines, des centaines, voire des milliers d'exemplaires, suscitant « de nouvelles vocations chez des illustrateurs qui se spécialisent très vite dans cette nouvelle voie » comme l'indique l'auteur de ce beau livre Aurélie Druart.
Paris, modèle et support : l'affiche comme témoignage des lieux et d'une époque, mais aussi d'une vision que des artistes voudront bien donner de la ville lumière et qui va se diffuser et se transformer au cours des dix décennies de l'histoire du cinéma.
Le livre d'Aurélie Druart raconte cette "saga urbaine de l'image".
Jean SEGURA
EN FEUILLETANT LE LIVRE...
|
|
|
La synthèse décor acteurs. Avec l'arrivée des grands affichistes de cinéma tels que Grinsson, Soubie, Bonneaud, Péron ou Lancy « La combinaison acteurs et décor emblématique fonctionne plus que jamais, alors que des illustrations moins stéréotypées et plus proches de la réalité des Parisiens montrent les quartiers populaires, s'inscrivant dans la voie du réalisme poétique des années trente », tandis que « certains affichistes optent pour un art plus géométrique et abstrait ».
|
A l'image d'un Paris sombre des années de plomb pendant l'occupation allemande succède celle de l'espoir et de la fête après la Libération. Vont alors se mêler les films français réalistes, encore empreints d'amertume, et la production hollywoodienne qui font de Paris un décor d'opérette. |
|
|
« Une nouvelle génération d'illustrateurs fait son apparition (Guy-Gérard Noël, Constantin Belinsky, Georges Kerfyser, Georges Allard, Clément Hurel, Jean Mascii) ». C'est l'époque où l'on commence à utiliser le photomontage, notamment pour les formats 60 x 80 cm ; et le procédé offset, moins coûteux, qui va se substituer peu à peu à la lithographie. |
|
|
Un changement technologique qui coïncide avec l'irruption des cinéastes la nouvelle vague qui prennent possession de la rue « pour filmer au plus proche la réalité des Parisiens ». Paris nous appartient, titre du premier long-métrage de Jacques Rivette, apparaît bien comme l'un des mots d'ordre de la « bande des Cahiers du Cinéma », en ce début des années 1960. Comme un écho, une « nouvelle vague » d'illustrateurs va s'imposer dans le petit monde moins connu de l'affiche : René Ferracci, Michel Landi, le tandem Jouineau-Bourduge, Ch. Rau, Vanni Tealdi, Jacques Vaissier, « dernière génération (...) qui mêle tradition et innovation entre dessins, photomontages et compositions géométriques » poursuit Aurélie Druart.
|
|
|
Mais, la généralisation du photomontage, d'une part, et la standardisation du visuel, quel que soit le pays de distribution des films, d'autre part, vont donner le coup de grâce au processus de création originale d'une très grande majorité des affiches.
|
|
|
|
|
Seuls quelques grands illustrateurs, venus souvent d'autres horizons graphiques (dessin de mode et de publicité, dessin d'humour, bande dessinée surtout, ...) feront irruption dans l'affiche, mêlant leur imaginaire à celui du cinématographe, qui les a en retour si souvent influencé : de Poulbot à Loustal, en passant par Savignac, Tardi, Floc'h, Giraud, Siné, Druillet, Brenot, Topor, Folon, Villemot, etc. |
|
|
Les réalisateurs ont eux aussi leur vision de la Ville-Lumière : du Paris fantastique et romanesque de Louis Feuillade avec Fantomas, au « Paris populaire mêlant réalité et poésie » des films de René Clair, Marcel Carné, ou encore celui, gai ou tragique, de Jean Renoir ou Julien Duvivier que reprendront à leur tour Clouzot et Jacques Becker, puis Godard ou Truffaut. |
Mais Paris sait aussi se dévoiler comme ville de plaisir, c'est pourquoi le cabaret, le Music Hall, le cirque seront d'autres sources d'inspiration pour le cinéma avec des comédies chantées de Jean Boyer ou Richard Pottier. Ainsi défilent à l'écran les vedettes de la scène parisienne : Edith Piaf, Tino Rossi, Charles Trenet, Maurice Chevalier ou Luis Mariano. |
|
|
|
|
|
|
Aurélie Druart poursuit son étude sur la conception des affiches : l'articulation entre texte et images, les couleurs vives, les films primés, à Cannes notamment, le logo du distributeur, le rapport de mise en valeur des textes entre les acteurs, souvent en gros (star système) et le réalisateur, « à peine visible ». Évocation des affiches italiennes, excessives, japonaises inspirée de la tradition des estampes, ou issues des pays de l'Est (Pologne, Russie, Hongrie, Tchécoslovaquie,... ) qui « interpellent par l'association des formes, du contenu et des compositions géométriques ». |
|
|
Dans les affiches françaises, la « Parisienne », comme aurait dit Pierre Tchernia, est souvent mise en valeur, surtout dans les affiches de films réalisés par des Américains qui utilisent aussi tout le côté imagerie de Paris : la Belle Époque, la mode, le luxe et la gastronomie, et bien sûr la Tour Eiffel. |
|
|
|
|
|
|
|
Les chapitres.
* Paris ville symbolique : une collection de « Tour Eiffel », Notre-Dame de Paris, le Sacré-Coeur et Montmartre, l'Opéra Garnier, l'Arc de Triomphe, les autres monuments.
* Dans les rues : scènes nocturnes et vie de bohème.
* Les gamins de Paris : les « poulbots », Antoine Doinel, Zazie.
* Les toits de Paris : somnambule, poursuite et voyeurisme.
* Atmosphères parisiennes : le Paris de l'imagerie populaire du réalisme poétique de Prévert et Carné, cafés, artistes et amoureux, métro et pavé mouillé.
|
|
* Heures sombres : le Paris de l'Occupation.
* La Nuit tombe sur Paris : prostitution, menace, aventure, plaisir, spectacles, néons, mystère.
* Paris chante, Paris danse : musique, danse, music hall, french cancan, Moulin Rouge, Folies Bergères, Casino de Paris, cabaret.
* Femmes de Paris : Lady Paname, Casque d'or, Irma la douce, Brigitte Bardot,...
* Les Amours de Paris : romantisme, rencontres amoureuses, baisers, regards tendres, bancs publics, promenades bucoliques, évasion.
*Paris cosmopolite : Paris vu par les étrangers, étrangers vus par les Parisiennes. |
|
|
|
Paris s'affiche
Par Aurélie Druart
Affiches de Cinema - Movies Posters
128 pages, 17,5 x 24,5 cm , 29€
Stanislas Choko Collection - 2005
Intemporel
22 rue Saint-Martin
75004 Paris
+33(01) 42 72 55 41
info@intemporel.com
www.intemporel.com
|