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LES CINGLÉS 2005

« Les Cinglés du cinéma »

Dix-huitième !

 

José Agusti

 

Du 28 au 30 janvier 2005,

La Salle Jean Vilar d'Argenteuil aura reçu plusieurs centaines de passionnés venus feuilleter pendant trois jours la plus grande et la plus belle encyclopédie du cinéma du monde réunissant 200 exposants venus des deux côtés de l'Atlantique. Aux côtés des antiques caméras et projecteurs bruyants, les affiches de films et photos de stars attirent de plus en plus de collectionneurs.

 

Argenteuil

Des envoyés très spéciaux

 

Gary Cooper menace le passant de son revolver tandis qu'Ava Gardner lui fait de l'œil; des étalages de photos, d'antiques vignettes promotionnelles, des livres incunables aguichent le chaland ; des bobines de film de toutes sortes, des affiches exotiques et surprenantes, du matériel de projection antédiluvien : nous sommes aux «Cinglés du cinéma », la caverne d'Ali Baba du cinéphile collectionneur.

 

Initiateur de cette manifestation annuelle, José Agusti, animateur culturel voit son salon franchir avec succès le cap de la 18ème édition; une manifestation née en 1988 de la rencontre avec son ami Pierre Lacroix et l'aide logistique de la mairie d'Argenteuil : « ce n'était alors qu'un salon de dimensions réduites, visant essentiellement les collectionneurs de matériel de cinéma » se souvient-il. Le succès n'était pas acquis : « la première année, il y avait quarante stands dans une seule salle, et presque davantage d'exposants que de visiteurs !»


Depuis, les Cinglés ont grandi et sont désormais le plus grand salon de la cinéphilie d'Europe « Une véritable encyclopédie ouverte du cinéma pendant trois jours ! » déclare son fondateur.

Dans trois salles pleines à craquer, 200 exposants se pressent pour proposer, le dernier week-end de janvier, leurs marchandises à de nombreux passionnés.

«Désormais, on refuse du monde, et les exposants doivent réserver leurs stands plusieurs mois à l'avance », souligne José Agusti.

 

Au bonheur des amateurs d'affiches
Ces exposants sont pour moitié des amateurs et des professionnels avec 30% d'étrangers venus de toute l'Europe et d'Amérique (Nord et Sud), la plupart revenant régulièrement. Roland Tosello vient à Argenteuil depuis le début des Cinglés : cet ancien caméraman, l'un des derniers marchands de matériel d'occasion, continue de proposer sur son stand un outillage aussi antédiluvien que séduisant. Mais, signe des temps et de l'évolution des techniques, le matériel de cinéma a largement cédé du terrain aux stands de l'image: affiches et photos de collection qui s'octroient désormais la part du lion.

 

   
   

Albert Kerviel, créateur du site cinemaffiche.com vient depuis cinq ans avec son épouse.

Ce responsable d'une boutique d'encadrement et d'affiches de cinéma à Avignon réalise aujourd'hui par Internet un tiers de son chiffre d'affaires de la vente d'affiches et les «Cinglés» lui ont permis d'accroître son réseau.

«Le marché de l'image de cinéma évolue sans arrêt, les affiches montent en valeur », déclare-t-il.

«Si la France marque un peu le pas, les USA et le Japon ont de gros collectionneurs, ce qui souligne l'intérêt du commerce en ligne».

A côté de son stand, les marchands italiens de Collectingpeople : des turinois qui se sont invités à la dernière minute et dont c'est la première participation aux «Cinglés».

«Si le marché de l'affiche de cinéma souffre de la crise économique, il ne s'en développe pas moins, et le commerce en ligne nous a permis de doubler notre chiffre de vente » déclarent-ils à leur tour, confirmant cette tendance.

 

 
 
   

De l'amateur belge…

Monsieur Van Meer est un habitué des Cinglés du cinéma depuis la première année. Ce retraité bruxellois qui collectionne les affiches depuis 50 ans en possède plus de 50 000. Argenteuil lui offre l'opportunité de rencontrer d'autres collectionneurs pour faire des échanges, mais aussi pour écouler les exemplaires qu'il possède en double. Frappé par le développement du marché et la flambée des prix, il prend soin de les proposer à des prix abordables, par respect pour les autres passionnés.

 

…au « nabab » américain

Morris Everett Jr, patron d'une agence de photo new-yorkaise, collectionne affiches et photos depuis 44 ans et en vend depuis 17 ans.

Il en est à sa dixième présence aux Cinglés. « This is the best!», opine-t-il, enthousiaste.

Vendant environ 3000 affiches par an, il considère le marché de l'image de cinéma comme moins risqué que celui du souvenir sportif ou des timbres.

«L'histoire du cinéma, c'est l'histoire du monde» !

Everett est une sorte de «parrain » du marché de la cinéphilie : il regrette cependant de ne pouvoir, comme son collègue Bruce Hershenson, se consacrer entièrement à cette activité.

Hershenson a monté le site emovieposter.com

Il vend des milliers d'articles par mois et emploie six personnes à temps plein ! »

 

 

Des exposants venus du monde entier

 

Le long des allées on retrouve les marchands incontournables comme Alain Gomet, spécialiste des documents sur les débuts du 7ème Art, Marc Blanquart, de la boutique l'Incartade, entoileur et encadreur à Lille, possédant un catalogue de plusieurs milliers d'affiches, ou encore Dominique Besson qui expose les affiches les plus recherchées et propose aux moins fortunés son catalogue richement illustré. Dans une autre salle se côtoient Lionel Rouchez, marchand à L'Isle-sur-la-Sorgue, Daniel Galté projectionniste aux mille affiches et son inséparable voisin Serge Boyer, insufflant tous les trois une bonne humeur à la Pagnol dans la grisaille parisienne de janvier.

Eric Pelloni, responsable du magasin «Ciné Sud », à Marseille, a transporté comme chaque année une douzaine de caisses d'affiches de collection. «En ce moment, le marché est orienté sur les années 60, notamment le fantastique, la science-fiction et la série B, très demandés. J'ai en majorité une clientèle régulière et en France, il n'y a guère d'autres salons de l'acabit d'Argenteuil. Les Cinglés du cinéma me donnent l'occasion de faire de nouvelles rencontres, de vendre bien sûr, mais aussi d'enrichir mon stock».

 

   

La forte présence de ces professionnels n'empêche pas les dilettantes d'affluer parmi les exposants. Ici, un habitué est venu installer un modeste carton pour vendre ses cassettes vidéo en surnombre. Là, Christophe Bier, comédien, tient pour la première fois son stand, où il vend affiches et livres de cinéma ; sa spécialité, l'étrange, le marginal et la censure. « On rentabilise très vite son stand. Les Cinglés du cinéma sont un événement unique en leur genre. J'ai bien été à Munich pour visiter la Bourse des collectionneurs, mais elle n'a pas l'esprit familial d'Argenteuil»

n public populaire et cultivé

 

 

Eduardo Orenstein

Un autre aficionado de l'affiche, Eduardo Orenstein a, lui, fait le déplacement depuis…Buenos Aires ! Ce marchand argentin d'images de collections et de vieux papiers se déplace beaucoup et fréquente des conventions similaires à Los Angeles, New York, Chicago et Londres. Mais Argenteuil demeure son principal rendez-vous européen : «Ici, le public est différent, plus cultivé qu'aux Etats-Unis. Les collectionneurs cherchent moins une icône qu'un objet à la réelle valeur artistique. » Eduardo vient à Argenteuil depuis cinq ans. La crise économique n'a pas, selon lui, affecté un marché de l'image de cinéma devenu de plus en plus spéculatif : «L'objet de collection est un bon refuge pour les investisseurs ! ». La vente par Internet représente désormais la moitié de son chiffre d'affaires, «Mais pour moi cela ne remplace pas le contact direct avec le client ; c'est pourquoi je continue à venir sur les salons et n'aimerais pas me limiter à la vente en ligne, même si certains le font».

   

Alors qu'ils approchent de leur deuxième décennie, «Les Cinglés du cinéma» ne sont pas près de s'éteindre. De réputation internationale, le salon est devenu une institution dans le microcosme, petit mais cosmopolite, de la collection. Les raisons d'une telle réussite ? Pour José Agusti, elles sont sans doute à rechercher dans une spécificité française. «La France est un pays de cinéma, peut-être le premier, et il y a chez nous une tradition d'image». Mais les carences en matière de valorisation du patrimoine ont stimulé le marché du souvenir.

Le créateur des Cinglés pense-t-il à sa succession ? «Je m'étais fixé un cap de vingt ans et je commence en effet à y songer. Il faudra également penser à renouveler le public. Mais cela se fera via un travail avec les exposants, car le salon est avant tout une œuvre collective de passionnés qui ne se limite pas à l'intérêt financier. » La passion, maître mot des vrais collectionneurs : tant qu'elle vivra, les Cinglés du cinéma auront de l'avenir !

Crédit photos : André Behar, Bertrand Kerhervé, Jean Segura

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