LA PRISONNIERE DU DESERT / THE SEARCHERS
Réalisateur : John Ford
Scénario : Frank S. Nugent (Le Massacre de Fort Apache, Le Fils du désert, La Charge héroïque, Le Convoi des braves, L’Homme tranquille de John Ford, Les Implacables de Raoul Walsh).
D’après le roman The Searchers (1954) d’Alan LeMay, auteur également de The Unforgiven (1957), adapté à l’écran par John Huston, avec le titre français Le Vent de la plaine, en 1960.
Distribution : Warner Bros, le 26 mai 1956 aux Etats-Unis et le 8 août 1956 en France.
Producteurs : Merian C. Cooper, Patrick Ford, C.V. Whitney
Directeur de la photo : Winton C. Hoch (Jeanne d’Arc de Victor Fleming, Le Fils du désert, La Charge héroïque et L’Homme tranquille de John Ford).
Musique : Max Steiner (King Kong, Autant en emporte le vent, Sergent York, Casablanca, Key Largo,…)
Tournage : entre le 25 juin et le 27 août 1955 aux Etats-Unis dans la réserve indienne des Navajos, Monument Valley et Mexican Hat (à la fontière Utah Arizona), plus quelques scènes hivernales à Gunnison (Colorado) et, pour les scènes de bisons, au Canada à Edmonton (Alberta).
|
ILS ONT DIT DU FILM :
C’est la tragédie d’un solitaire. C’est un homme qui est revenu de la Guerre de Sécession, avant d’aller au Mexique où il est devenu bandit. Il a probablement combattu pour Juarez ou Maximilian, sûrement Maximilian, à cause de la médaille. Un solitaire dans toute sa splendeur, qui n’aurait jamais pu faire partie d’une famille.
John Ford (in John Ford - Peter Bogdanovitch. Edilig, 1967-1978).
Il (La Prisonnière du désert) est aussi l’une des grandes œuvres à la facture classique dans lesquelles frémit le cinéma moderne.
Jean-Louis Leutrat (John Ford La Prisonnière du désert une tapisserie Navajo - Edition Adam Biro, Paris, 1990)
Scorsece et moi sommes d’accord pour considérer La Prisonnière du désert comme le meilleur film américain.
Paul Schrader (in The Searchers : Cult Movie of the New Hollywood - New York Magazine, 1979, repris par Jean-Louis Leutrat)
La Prisonnière du désert est une œuvre impressionnante, celle d’un grand artiste, mais elle ne peut pas figurer parmi les chefs-d’œuvre de Ford. C’est un film exceptionnellement bien fait. Dès le début, les plans sont composés avec brio, avec des mouvements et des tableaux majestueux.
Lindsay Anderson (John Ford - Ramsay, 1985-1994)
Depuis le premier jour, Duke (John Wayne, NDLA) était Ethan Edwards, le rôle semblait être fait de sa chair même, et nul autre acteur, aussi grand que soit son talent, n’aurait pu le jouer comme il l’a fait.
Harry Carey Jr (La Compagnie des héros - Editions de Riaux, 1994-2003).
Je me suis interrogé sur Ford et j’ai découvert que le film qui m’avait le plus frappé était The Searchers. (…). Le personnage de John Wayne dans The Searchers est un des plus beaux travail que je connaisse sur la violence américaine et, sur ce que D.H. Lawrence appelle le « killer solitaire américain ». Ford a le génie d’une terre, il incarne la logique d’une civilisation.
Robert Kramer (Propos recueillis par Thierry Jousse et Patrice Rollet - John Ford - Cahiers du Cinéma, Éditions de l’Etoile. 1990)
Ceux qui ont souvent reproché au western ses héros manichéens découvrent dans La Prisonnière du désert des personnages de chair et de sang, passionnés et faillibles, épris d’idéal et souvent déçus…
Patrick Brion (Le Western – Editions de La Martinière, 1992)
Ford s’attaque (…) aux époques bouleversées, au moment où un monde disparaît pour laisser place à une nouvelle société, souvent au prix de lourds sacrifices (John Wayne dans The Searchers ou Liberty Valance).
Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier (Trente ans de cinéma américain, Editions CIB, 1970, repris dans 50 ans de cinéma américain, Omnibus, Editions Nathan, 1991-1995) |