Tout a débuté en 1974, à La Bastille, dans la carcasse de l’ancienne gare SNCF aujourd’hui disparue : Joël Garcia lance le 1er Salon des « Papiers Anciens », plus familièrement connu sous le sobriquet de « Vieux Papiers » avec un noyau de 50 exposants.
A l’Espace Champerret (3000m2), 31 ans plus tard, le vieux papier n’a pas vieilli d’un pli et c’est désormais 200 exposants qui attendent près de 30 000 visiteurs pendant les 13 jours que dure cette manifestation bisannuelle.
« Ce petit salon folklorique du début est devenu une véritable tradition – un lieu de rendez-vous « mythique » où se côtoient les initiés et tous les amoureux du papier – un temple à la mémoire de l’écrit » déclarent ses organisateurs. Dans une atmosphère bon enfant et conviviale, les visiteurs célèbres ou inconnus, journalistes, écrivains, éditeurs, documentalistes, ou simples chineurs « sensibles aux charmes du papier, des gravures, du graphisme, de l’écriture et des illustrations », plongent dans ce que Joël Garcia et son équipe appellent un « joyeux bazar d’objets de collections ».
Le vieux papier se range dans trois grands domaines : les « grands papiers » (livres anciens et presse des origines à nos jours, affiches de collection, documents manuscrits ou imprimés, gravures et lithographies anciennes, estampes, cartes) ; « petits papiers de collection » (cartes postales, documents administratifs et boursiers, programmes de spectacles, menus de restaurant, photos, timbres, tickets, vignettes, étiquettes, chromos, imageries diverses, emballages et messages publicitaires, buvards, papier à cigarettes, etc) ; et enfin « objets de publicité et de collection » (supports de marques et matériel promotionnel : boîtes, flacons, cartons, tôles ou plaques émaillées, cendriers, vaisselle, cartes téléphoniques, mais aussi jouets et jeux, figurines, montres, miniatures). Il faudrait des centaines d’années pour décrire un millième de cette caverne d’Ali Baba éphémère. Nous nous contenterons modestement de présenter ici quelques uns des exposants qui nous ont su nous charmer par leur passion.
Olivier Antoine est bouquiniste Quai Montebello à Paris près de Notre-Dame et fait les « Vieux Papiers » depuis une quinzaine d’années où il partage son stand avec deux de ses collègues, économie oblige. Sa spécialité, la photographie du XXème siècle, avec une dominante sur l’érotique. « J’insiste, ce sont des tirages originaux ». Sujet inépuisable quand on sait ce que représentent le nu, l’érotique et le pornographique (clandestin, puis officiel) dans l’histoire de la photo.
Pour compléter ses connaissances et satisfaire la passion de ses clients, Olivier Antoine propose aussi des livres sur le sujet : photographie et littérature. « Champerret me permet de reprendre contact avec mes clients et de toucher un public qui ne fréquente pas les quais de la Seine, et en outre de montrer une marchandise différente ».
|




|